Depuis la signature de l’accord historique sur son programme nucléaire l’été dernier, l’Iran connaît un renouveau touristique et attire un nombre croissant d’amateurs en goguette ou de professionnels en voyage d’affaires. Une aubaine pour les amoureux de la civilisation perse et ses merveilles, comme pour les curieux qui connaissent mal ce grand pays du Moyen-Orient, plein de mystères et de belles surprises !
Le renouveau iranien
Le 14 juillet 2015, l'accord historique sur le nucléaire iranien faisait la Une de tous les journaux d'actualité. S'il mit fin à douze années d'ardues négociations entre l'Iran et les grandes puissances mondiales, il remit également en branle le secteur touristique qui, depuis les années 2000, les attentats du 11 septembre 2001 et l'arrivée au pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad, avait connu un certain ralentissement dans le pays.
La fréquentation touristique de l'Iran avait déjà commencé à reprendre en 2013. En 2014, le pays enregistrait ainsi 5 millions de touristes, la moitié en provenance d'Europe, de l'Amérique du Nord et d'Asie de l'Est. Mais le pays voit bien plus grand pour l'avenir et prévoit des flux de plus de 20 millions de touristes par an d'ici une dizaine d'années.
Les géants du tourisme l'ont bien senti eux aussi ! Ainsi, la compagnie aérienne Air France a-t-elle réouvert sa ligne Paris-Téhéran en avril dernier et devrait être suivie par la compagnie British Airways le 14 juillet prochain. Mais de nombreuses autres compagnies sont déjà présentes à Téhéran, parmi lesquelles Alitalia, Lufthansa, Qatar Airways ou encore China Southern Airlines.
L'hôtellerie n'est pas en reste… AccorHotels en tête ! Nous avons inauguré en octobre dernier deux établissements dans la capitale iranienne : un hôtel ibis de 296 chambres et un Novotel de 196 chambres. AccorHotels est ainsi devenu le premier groupe hôtelier international à s'implanter en Iran. Si la clientèle attendue pour ces deux établissements situés à proximité de l'aéroport est surtout une clientèle d'affaires, Sébastien Bazin a expliqué que le Groupe a pour ambition de « développer un réseau dense dans le pays en s'appuyant sur l'ensemble de ses marques qui couvrent tous les segments haut et moyen gamme comme économique ».
Autant d'indices qui indiquent que la Perse va faire partie des destinations les plus en vogue dans les prochaines années. D'autant plus que l'Iran peut compter sur son peuple pour que le regard de la communauté internationale change à son égard : plus de la moitié des 80 millions d'Iraniens ont moins de 30 ans et le dynamisme de la jeunesse… et ils sont réputés pour leur généreuse hospitalité. Deux Parisiens - Benjamin Martinie, réalisateur, et son ami Baptiste Le Bihan - ont ainsi partagé un déjeuner des plus convivial avec un Iranien dont ils ignoraient tout, avant de lui avoir demandé, en le croisant dans la rue, l'adresse d'un restaurant.
Oui, en Iran, pays de caravansérails sur la route de la soie, l'hospitalité est une tradition et même un point d'honneur !
Les Mille et Un visages de la Perse
Au-delà des traditions, la force de ce pays à la croisée de l'Occident, de l'Orient et de l'Afrique est surtout son histoire, riche de péripéties et d'influences diverses. Une histoire qui prend racine dans l'Antiquité avec le grand Empire des Achéménides, l'une des civilisations les plus anciennes. Il traverse une longue période de domination gréco-macédonienne entre les IVe et IIe siècles av. J.-C, avant de connaître l'influence turque dès le VIIIe siècle, puis l'occupation des Mongols du redoutable Gengis Khan à partir du XIIIe siècle. Au XVIe siècle, le Chah de Perse Ismaïl 1er fonde la dynastie des Séfévides et fait du Chiisme la religion nationale en Iran.
La Perse séfévide connaît son apogée sous Abbas 1er, qui restaure l'ordre et la sécurité et fait d'Ispahan sa capitale. Téhéran ne devient la capitale d'Iran qu'en 1786, sous la dynastie des Kadjars. La dynastie suivante, celle des Pahlavis, est marquée par une volonté de s'ouvrir à l'Occident… Mais c'est aussi un régime autoritaire qui fait naître de multiples contestations, jusqu'à la Révolution iranienne de 1979, qui renverse l'Etat impérial de la dynastie des Pahlavis et instaure une République islamique : l'Ayatollah Khomeyni prend le pouvoir. Aujourd'hui, Hassan Rohani est le 7e Président de la République islamique d'Iran.
L'Histoire a laissé son empreinte en Perse, où l'on recense à l'heure actuelle pas moins de 19 sites classés au Patrimoine mondial de l'Unesco. Parmi ceux-ci figure la renommée Persépolis, capitale de l'Empire achéménide, et l'un des plus grands sites archéologiques au monde. Mais aussi le Palais du Golestan à Téhéran, chef d'œuvre de l'ère kadjare et véritable syncrétisme de l'artisanat traditionnel persan et de la technologie européenne du XVIIIe siècle. Autre merveille, les neuf jardins persans disséminés dans le pays, qui symbolisent chacun l'Eden et les quatre éléments zoroastriens (du prophète Zarathoustra) : le ciel, la terre, l'eau et les végétaux. Ils ont été une source d'inspiration pour l'art du jardin paysager jusqu'en Inde et en Espagne.
Au-delà de ces sites magnifiques, il en existe de nombreux autres en Iran tout aussi incontournables. Comme par exemple la Mosquée du Cheikh Lotfallah à Ispahan, construite au XVIIe siècle sans minaret, car seule la famille royale y avait accès. Mais tous pouvaient admirer de l'extérieur ses magnifiques façades recouvertes de mosaïque bleue et son dôme exceptionnel. Bien loin de ce luxe, le village troglodytique de Kandovan dans le nord-ouest de l'Iran ne peut qu'enchanter les touristes avec ses maisons construites à même la roche.
Vivre à l'iranienne
Malgré un nombre infini de monuments à découvrir en Iran, le pays reste encore largement méconnu, et ce même des touristes les plus avisés. Ainsi, nombreux sont ceux qui imaginent l'Iran comme un vaste désert. Quelle ne sera pas leur surprise en apprenant qu'il y a des pistes de ski à seulement deux heures de route de Téhéran ! La station de Dizin est d'ailleurs l'une des plus hautes du monde : le téléphérique vous emporte à plus de 3 600 m d'altitude !
De même, si la gastronomie iranienne n'est pas aussi connue que la gastronomie française ou italienne, elle vaut pourtant le détour. Le kabâb, de la viande grillée au feu de bois, est une incontournable spécialité, tout comme le riz blanc safrané qui accompagne la plupart des mets. Ensuite, c'est un festival de goûts et de saveurs : il existe une centaine de soupes et de ragouts parfumés aux fines herbes, aux épices, ou encore aux fruits comme au jus de grenade par exemple ! Certains petits-déjeuners traditionnels sont une véritable garantie de dépaysement : testez par exemple le kaleh pacheh, une délicieuse soupe de tête et de pieds de mouton, habituellement servie à partir de 3 heures du matin !
À l'heure du dessert, les plus gourmands seront comblés par les pâtisseries iraniennes, plus douces les unes que les autres : à l'eau de rose, au miel, au safran ou encore aux amandes. Une bonne idée de cadeau souvenir à rapporter dans ses valises, à moins que vous ne préfèreriez opter pour une tapisserie brodée, autre grande spécialité nationale.
Mais l'Iran est aussi le pays des poètes. Le fameux recueil anonyme de contes Les Mille et Une Nuits serait une adaptation en arabe d'un ouvrage persan. Toutefois, les poètes persans les plus connus sont Saadi (XIIIe siècle) et Hafez (XIVe siècle). Ils sont particulièrement vénérés dans leur pays et jusqu'aux chauffeurs de taxi qui récitent des poèmes aux touristes ! Pour reprendre les mots de Hafez, dans son célèbre recueil Divan, « Tant que tu ne chemineras pas, comment deviendras-tu un guide ? ». N'attendons plus pour cheminer l'Iran !
NB: Article sur les tendances du secteur de l'hôtellerie réalisé par la direction de la Communication de AccorHotels.