Dynamique, passionnée, Julie Renouvel préside depuis l’été aux destinées du dernier né des ibis Styles de la région parisienne. Une aventure menée tambour battant et un essai en passe d’être transformé puisque l’hôtel affichait déjà complet en cœur de semaine, moins d’un mois après son ouverture.
À 34 ans seulement, vous disposez déjà d'une solide expérience…
Mon parcours – je suis diplômée de l'école de commerce de Lille – m'a apporté de solides notions de gestion, management, communication… les fondamentaux du monde de l'entreprise. Passionnée depuis toujours par l'univers de l'hôtellerie, j'ai intégré le Groupe pour diriger la restauration d'une adresse Novotel. Lorsque l'opportunité s'est présentée de passer à la vitesse supérieure en prenant les rênes d'un hôtel, de surcroît une création, je n'ai pas hésité une seconde.
Une création est pourtant plus risquée que la reprise d'une affaire qui a déjà sa clientèle et un fonctionnement bien rodé.
C'est certain, mais la perspective de partir d'une page blanche, de participer à la conception d'un établissement est particulièrement motivante, et rare. Durant les trois mois précédant l'ouverture, j'ai vu naître l'hôtel, arpenté le chantier, fait des choix très personnels, avec d'autant plus de liberté que la marque de fabrique des ibis Styles est précisément leur absence de standardisation.
À quoi ressemble le vôtre ?
La décoration s'inspire directement de l'œuvre de Mondrian. Côté cuisine, nous privilégions les circuits courts et le « bien manger ». J'ai recruté pour cela un chef qui possédait ces valeurs, très importantes à mes yeux. Je voulais que notre restaurant soit perçu comme un établissement à part entière, grand ouvert aux habitants des quartiers alentour et pas seulement aux voyageurs de passage. Tout y est fait maison, à partir de produits venant le plus souvent de la région, et peut-être bientôt de l'hôtel lui-même, puisque j'envisage de créer un potager d'aromatiques et d'implanter une ruche sur le toit.
Vous avez aussi eu l'occasion de choisir votre équipe.
Et ça n'a pas de prix ! Sous-traitant l'entretien des chambres, nous sommes une petite équipe et j'ai bien évidemment fait le choix de recruter des professionnels de l'hôtellerie pour les postes stratégiques. Mais à l'accueil et pour le service en salle, j'ai privilégié le savoir-être, au-delà du savoir-faire.
Comment cela se matérialise-t-il ?
Prendre plaisir à accueillir un hôte est indispensable. Il faut aussi savoir, ici et là, sortir des normes très standardisées de l'hôtellerie. La personnalisation est ce qui a fait le succès d'Airbnb. Nous devons à notre tour nous en inspirer.
Est-ce plus facile dans un ibis Styles ?
Sans aucun doute. On m'a offert une occasion unique d'imprimer ma patte sur un établissement, avec une grande liberté. J'appartiens à une génération « d'effrontés », je prends des risques, calculés certes, mais de vrais risques. L'important, c'est d'oser.
L'hôtel a ouvert le 24 octobre. Peut-on déjà parler de succès ?
Il est encore trop tôt, mais les débuts sont prometteurs. Implantés au cœur d'une zone d'activité de première importance, nous avons tout naturellement orienté notre politique commerciale en direction d'une clientèle d'affaires. Nous affichons complet en cœur de semaine, l'objectif est rempli. Reste maintenant à travailler la fréquentation du week-end, en approchant notamment les professionnels du tourisme.
Ne craignez-vous pas de vous ennuyer lorsque la vitesse de croisière sera atteinte ?
Le challenge sera différent, mais peut-être plus difficile encore. S'inscrire dans la durée n'est jamais simple. Et, si tout se passe bien, j'aurai peut-être la chance de prendre part à des missions transverses, de réfléchir au devenir de notre profession. Un grand défi, possible seulement lorsqu'on est solidement installé dans son quotidien.